Les Arts et Métiers, l’école de l’industrie

Professeur Féthi Ben Ouezdou, directeur du campus d’Aix-en-Provence.

©ENSAM-Lotfi Dakhli

Depuis sa création, l’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers a su s’adapter pour former des ingénieurs capables de répondre aux problématiques actuelles et futures. Pour continuer sa mission et améliorer son attractivité, le projet Evolutive Learning Factory Usine-École est primordial.

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Former et transmettre

Formation, recherche, valorisation de la recherche et transfert. Telles sont les missions d’une école d’ingénieurs et de l’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers (ENSAM). Créée en 1780, l’Ecole compte aujourd’hui neuf campus, quatorze sites et 6 000 étudiants. 

Ouvert en 1843, le campus d’Aix-en-Provence s’étend sur 3 hectares, accueille 850 étudiants encadrés par une quarantaine d’enseignants-chercheurs, 250 vacataires provenant du monde de l’entreprise et environ 70 membres du personnel. Le campus s’appuie également sur de solides relations établies avec ses 16 mécènes et partenaires industriels. 

Environ 350 élèves suivent le Programme Grande Ecole (PGE) et autant poursuivent en alternance une formation d’ingénieurs de spécialité. Le reste des effectifs concerne les Mastères Spécialisés®, le diplôme national de master et les doctorants. Tous ces étudiants ont la chance d’être formés sur des équipements « échelle 1 », c’est-à-dire sur de vraies plateformes technologiques physiques et digitales. 

Innover pour un avenir meilleur

L’histoire industrielle en France est riche. Après avoir traversé les bouleversements, y compris la désindustrialisation des années 80, nous faisons face à un nouveau tournant crucial : celui de la réindustrialisation de la France, post-COVID. Une réindustrialisation qui doit prendre en compte les enjeux actuels tels que la décarbonation, la digitalisation et la souveraineté énergétique et industrielle. L’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers a toujours été au rendez-vous des révolutions industrielles, une fois de plus, elle sera au rendez-vous de celle-ci. 

Aujourd’hui, les Arts et Métiers forment des ingénieurs citoyens qui, avant tout, doivent être prêts à innover pour répondre aux défis mondiaux, actuels et futurs. « La nation a besoin d’eux, l’humanité a besoin d’eux. » souligne le Professeur Féthi Ben Ouezdou, directeur du campus d’Aix-en-Provence. 

C’est pour cela que donner envie d’entreprendre et d’innover tient une place prépondérante aux Arts et Métiers, avec un objectif simple : si ce n’est convaincre, au moins semer la graine dans les esprits des élèves. 

Apprendre à entreprendre

Pour sensibiliser à l’entrepreneuriat et à l’innovation, plusieurs événements sont organisés tout au long de l’année. L’InnovDay sensibilise au Design Thinking et amorce les JITCAM (Journées de l’Innovation Technologique Campus Arts et Métiers), qui encouragent les étudiants à réfléchir à la création d’entreprises, à la réalité du marché et à la gestion de projets pluridisciplinaires en faisant équipe avec des étudiants de l’ESSCA, campus d’Aix-en-Provence. 

Une équipe issue de ces deux événements a remporté le Hackathon international IFTP (Invent for the Planet) l’an dernier, dont la finale a été organisée par les Arts et Métiers au Centre de congrès d’Aix-en-Provence. 

Ce Hackathon s’inscrivait plus globalement dans la « Semaine Greentech by Arts et Métiers », durant laquelle le « Sprint for Impact » a été organisé en partenariat avec les structures d’accompagnement du territoire, comme Pays d’Aix Développement via le Réseau des Pépinières d’Entreprises Innovantes du Pays d’Aix. Dix équipes composées de startups et d’étudiants ont eu 54h pour avancer sur un point bloquant de l’entreprise, technologique ou business. 

Le campus Arts et Métiers d’Aix-en-Provence ambitionne aussi de créer un tiers-lieu, « La Ruche », pour offrir un espace aux élèves porteurs de projets pluridisciplinaires, issus de tous les établissements du territoire, de la plus simple idée aux projets plus conséquents.  Selon la nature du projet, un accompagnement plus poussé pourra être fourni aux étudiants : accès aux machines, enseignants, mise en relation avec les structures d’accompagnement du territoire… pour transformer leurs idées en réalités concrètes.

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©ENSAM-Lotfi Dakhli

Faire naître des vocations

En France, on estime qu’il manque entre 25 000 et 30 000 ingénieurs chaque année. Susciter des vocations, notamment auprès des filles qui ne représentent que 16% des effectifs de l’Ecole, s’avère essentiel pour le futur de l’Ecole, de l’industrie française et de la nation. 

L’objectif est de redonner envie aux jeunes générations de poursuivre des études d’ingénieur et surtout de faire comprendre aux jeunes filles qu’elles ne doivent plus s’auto-censurer dans le choix de leurs parcours. Pour l’atteindre, les Arts et Métiers sont très présents dans les lycées, les collèges ou les écoles. 

Pour aller encore plus loin, le campus d’Aix-en-Provence aimerait devenir le lieu de l’incarnation physique du jeu Forindustrie.

Cette plateforme virtuelle permet de faire découvrir l’industrie et les métiers qui l’entourent au travers d’un contenu ludique, pédagogique et innovant. Plus de 55 000 collégiens et lycéens s’y sont connectés l’an dernier. 

Et si le virtuel rencontrait le réel ?

C’est la volonté des Arts et Métiers qui souhaitent proposer des visites en partenariat avec Forindustrie. Ces visites pourraient allier le digital et le physique, avec des représentations holographiques, de réalité augmentée et la création d’un composant dans les ateliers du campus par exemple.  De cette journée, une chose serait à retenir : avec le virtuel on peut tout faire, mais produire quelque chose de palpable demeure incomparable. 

Assurer une qualité de formation à jour

L’attractivité de l’Ecole et son aptitude à former des ingénieurs capables de répondre aux défis actuels et futurs résident dans sa capacité à acquérir des équipements de pointe et mettre en œuvre des pratiques pédagogiques à jour. C’est par exemple le cas avec la fabrication additive (imprimante 3D), qui nécessite de transformer totalement la conception des pièces par rapport à celles fabriquées par enlèvement de matière.

C’est pour cela qu’Arts et Métiers a lancé ELF, Evolutive Learning Factories. Ce projet d’usine-école échelle 1, aussi appelé Usine-école Arts et Métiers 4.0, vise à intégrer des technologies existantes (IA, jumeau numérique…) et des équipements qui ne sont pas encore sur le marché. Les élèves auront ainsi accès à des machines qui arriveront sur le marché dans 2 ou 3 ans, leur offrant un avantage compétitif en les préparant aux innovations à venir. Les fabricants bénéficieront quant à eux d’un retour d’expérience, améliorant leurs équipements grâce aux recherches menées en lien avec l’Ecole. 

Mais tout cela a un coût. Le besoin de financement pour le campus d’Aix-en-Provence est estimé à 6 millions d’euros sur 5 ans. Arts et métiers fait appel aux entreprises et compte sur la générosité de ses anciens élèves pour financer 30% du projet.  

Le succès de la campagne lancée le 19 octobre dernier dépendra de la capacité à convaincre la communauté des anciens élèves (4 000 ingénieurs Arts et Métiers dans la région) en soulignant l’impact positif direct sur la formation des étudiants et sur leur propre avenir en tant que futurs employeurs. 

Un événement est prévu le 10 octobre pour célébrer le premier anniversaire de la campagne de levée de fonds et présenter les différentes plateformes réalisées et futures. 

Inscriptions par ici

Si vous voulez en savoir plus, le campus Arts et Métiers d’Aix-en-Provence organise sa Journée Portes Ouvertes, le samedi 1er février 2025

Professeur Féthi Ben Ouezdou, directeur du campus d’Aix-en-Provence.
©ENSAM-Lotfi Dakhli
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© Service Communication Campus

Entretien avec Féthi Ben Ouezdou, directeur du campus d’Aix-en-Provence et Cécile Pêcheur, responsable communication campus.

 

MD