Photo Daniel Kapikian
La start-up de Lançon-Provence a mis au point une technologie de capteur aux applications multiples dans le médical, le nucléaire civil et militaire, le spatial ou la géoprospection…
Phonétiquement, le terme « SiClade » fait rêver… On imagine ces bleus et blancs purs des îles grecques, berceau de la civilisation européenne. Wilfried Vervisch et sa sœur Vanessa Vervisch Hurtado, cofondateurs en janvier 2021 de la société lançonnaise, ont voulu ce clin d’œil. Mais « SiClade » recèle un autre sens « Silicon Carbide Lançonnais de Détection ». Et cette technologie de détection de particules ionisantes (neutrons, protons, particules alpha, rayons gamma, UV, X…) au carbure de silicium (SiC) pourrait révolutionner beaucoup de secteurs. L’entreprise a conçu et développé plusieurs capteurs (un capteur étant doté de détecteur, circuits analogiques et numériques, encapsulation…) sous forme de « semi-conducteur à grand gap », apte à fonctionner et résister aux conditions les plus extrêmes, comme la très haute température ou les très fortes doses d’irradiation. A l’origine, l’objectif de ces capteurs basés sur ce type de semi-conducteur du futur consistait à prévenir et éviter tout risque nucléaire. Mais la recherche a révélé des potentialités bien plus vastes, si bien que la SATT Sud-Est a fait confiance aux deux chercheurs, titillés par l’envie de créer leur société, pour la valorisation de leurs différents brevets. « SiClade Technologies » concrétise leur désir de confronter l’innovation à la réalité du marché. Dès 2018, le CNRS a soutenu la prématuration du projet pour jalonner leur démarche. En 2019, l’incubateur Impulse a pris la suite pour accompagner leurs avancées. L’AMPA leur a accordé un prêt de 40 000 euros en 2020, Bpifrance a fourni aussi son appui via les dispositifs « Deeptechs » et « French Tech Emergence ». Soucieux de bien s’entourer pour finaliser la R&D, Wilfried et Vanessa ont noué d’innombrables coopérations académiques et industrielles : laboratoires (Universités Aix-Marseille et Tours, INSA, Certem, CEA, Cinam…), pôle de compétitivité S2E2, monde médical (CHU du Valais à Lausanne, Institut Paoli-Calmettes…). Leur partenariat avec le fabricant d’accélérateurs de particules PMB devrait amener leur capteur « SiCure » à une première intégration sur une machine…
Une radiothérapie en une séance
Le capteur peut répondre à deux vocations. D’une part, lire et évaluer la radioactivité d’un environnement. D’autre part, en « capteur transparent », lire et contrôler un faisceau de particules ionisantes. Ce capteur est inséré entre la source de faisceau et le patient et peut ainsi permettre l’asservissement de la machine de radiothérapie. Pour sa 1ère application, SiClade Technologies se concentre sur la radiothérapie dite « à système flash » machine de radiothérapie développée par PMB, aux conditions extrêmes (puissance du faisceau ionisant, vitesse de lecture…) auxquelles les capteurs traditionnels ne résistent pas car placés en tête d’irradiation d’un appareil de radiothérapie. Une radiothérapie contre un cancer induit plusieurs séances. Avec « SiCure » qui permet la lecture de la puissance et de la rapidité du faisceau d’électrons, une tumeur pourra être attaquée efficacement en une seule séance, sans brûlure pour le patient, avec une pénibilité moindre pour ce dernier en temps, déplacements, coûts… Sans oublier des dépenses mieux maîtrisées pour l’Assurance Maladie et des plannings moins saturés dans les services hospitaliers !
Entrer dans la phase d’accélération
Employant 5 personnes, SiClade valide son capteur en ce 1er semestre 2022. Cette phase sera suivie de tests cliniques qui aboutiront à la validation de l’acte d’oncologie puis aux prototypes et à l’accès au marché. Scrupuleux sur la gestion de leurs moyens (250 000 euros ont déjà été investis en R&D, 100 000 Euros de capital), les deux dirigeants estiment pouvoir engendrer très vite leurs premières ventes. Avant de s’atteler aux applications dans le nucléaire, pour la détection de tritium, un isotope de l’hydrogène indispensable à détecter dans les centrales à fission comme dans les futures centrales à fusion, à l’instar du projet ITER à Cadarache.
Le projet SiClade vise à développer, concevoir et commercialiser une nouvelle génération de détecteurs de particules en carbure de silicium (SiC) encapsulés travaillant dans des environnements spécifiques tels que sous irradiations, sous pression, sous contrainte mécanique et sous haute température.
Secteur activité :
Electronique
Nombre de salariés :
5
Lieu d’implantation :
Lançon-Provence
Contact personne/référent :
Wilfried Vervisch
Sa valeur ajoutée :
Accélérer le lancement de thérapies innovantes en oncologie grâce à l’intégration des capteurs dans des équipements « nouvelle génération » ultra-rapides et surpuissants.
Sa valeur clé :
Montrer ce qu’est la force de la science pour susciter l’effort. Le mérite et le travail n’ont pas de frontières !
Une passion :
Le football ! Je l’ai pratiqué 25 ans…Et je vais toujours au stade Vélodrome ! C’est une passion familiale.
Un hobby préféré :
Profiter de la maison familiale, aménagée avec feu notre père, et nos oncles depuis l’adolescence. Et l’histoire, la lecture, la grande musique et l’opéra !
Les Patios de Forbin
9bis place John Rewald
13100 Aix-en-Provence