Centurio, au coeur de l’Esport

15 mai 2024

Agence Esport créée en 2018, Centurio organise de multiples événements : séminaires d’entreprises, festivals, corners esport lors de rendez-vous sportifs emblématiques… L’agence est également particulièrement impliquée dans la formation et l’accompagnement dans ce milieu encore très jeune.

Vous connaissez sans doute Fifa ou Mario Kart, mais connaissez-vous Valorant, Counter Strike ou Rocket League ? Vous êtes peut-être vous-même adepte du gaming ou avez des enfants qui le sont ?

En France, on compte 6 millions de pratiquants et autant de licenciés de football que d’Esportifs en compétition (2.3 millions).

Outre les éditeurs de jeux ou encore les joueurs professionnels, il y a une multitude d’acteurs qui participent, de près ou de loin, à cet univers peut-être encore trop méconnu, alors même que la valeur de ce marché mondial a été estimée à 1.7 milliard de dollars en 2023.

C’est notamment le cas des agences événementielles spécialisées, comme Centurio, que l’on vous fait découvrir aujourd’hui.

(sources : Baromètre France Esports 2023, site de la FFF et Statista)

Retour sur les prémices de Centurio

Au début des années 2000, Pierre Chatelain est un grand amateur de jeux vidéo. Il nous raconte qu’à l’époque, on avait probablement plus de chances de le trouver au cyber-café avec ses amis qu’au lycée. C’est d’ailleurs là-bas que le service jeunesse de la mairie de Gardanne va les approcher, en 2005, pour organiser un tournoi de jeux vidéo dans la commune.

A seulement 15/16 ans, Pierre et ses amis se lancent dans l’organisation de l’événement : création d’un logo, recherche de partenaires, mise en place d’une infrastructure réseau, invitations… Le jour de l’événement, 2 bus scolaires américains sont aménagés pour accueillir les 12 équipes qui viennent de Marseille et alentour.

A cette époque, organiser un tournoi n’empêche pas d’y participer. Pierre et son équipe le remportent. Plus que la victoire, ce qui l’a marqué c’est d’avoir créé quelque chose qu’ils n’oublieront jamais. Ce jour-là il le sait, l’événementiel, ce sera son métier.

Là où tout a vraiment commencé

En parallèle de ses études, Pierre Chatelain crée l’association Gaming Gen, qui organise notamment un événement chaque année à Gardanne. A son plus haut-niveau, il s’agissait du plus gros rendez-vous jeux vidéo de la région.

Les choses prennent une autre dimension en 2017, lorsque l’association est sélectionnée par la chambre de commerce du Pays d’Arles pour l’organisation de la Maximus Cup : le plus gros tournoi League of Legends du moment, avec des joueurs professionnels et 40 000€ à gagner. C’est là que Pierre va rencontrer ses 2 futurs associés.

A la suite de cette manifestation, il quitte son travail et crée Centurio, agence de communication et événementiel dédiée à l’eSport.

Aujourd’hui, Centurio, c’est une équipe de 4 salariés à temps plein, 10 auto-entrepreneurs et intermittents du spectacle avec lesquels ils travaillent à l’année mais aussi de nombreuses autres personnes employées lors des événements qu’ils produisent. C’est aussi près de 380 000€ de CA en 2023.

Des événements pour tous les goûts

L’agence organise tout aussi bien des (petits) événements en entreprises que des prestations sur des événements ou des événements en intégralité. Cela peut aller d’une animation de réalité virtuelle pour 6 salariés d’un grand groupe à l’organisation du Thonon Gaming Fest en passant par la gaming zone des 24h du Mans ou encore l’organisation des phases finales des qualifications régionales du tournoi FIFA de la FFF à Marseille, le 19 avril dernier.

Parmi les plus gros événements organisés par Centurio, on peut citer le Esport challenge, en partenariat avec le comité olympique. C’est la plus grosse manifestation associant les pratiques sportive et eSportive en France. Les participants se sont affrontés en décembre dernier à Istres pour faire gagner le club ou l’entité qu’ils représentaient, autour de 10 activités sportives (fitness, boxe, basket…) et 10 activités Esportives (mario kart, Just Dance, Fifa…).

En 2024, l’agence est aussi particulièrement fière d’organiser les plus gros événements de la région Auvergne Rhône Alpes et de la Région Sud : Le Thonon Gaming Fest (27-28 avril) et le 100% Esport (27-29 septembre).

Conseiller et former pour mieux appréhender cet univers

En dehors de cette activité événementielle, Centurio propose également son expertise autour de deux autres métiers que sont le conseil stratégique et la formation.

L’agence conseille des marques et des collectivités sur leur manière d’appréhender l’Esport. Elle propose également de découvrir et comprendre l’univers du gaming pour mieux l’encadrer au travers de formations, que ce soient grâce à des modules d’une demi-journée, d’une journée ou d’un programme de 470h. Centurio intervient dans les universités, dans les écoles ou dans les CREPS (centres de ressources, d’expertise et de performance sportive). Des conférences régulières sont également données sur les sujets relatifs à l’Esport.

Avec le comité olympique et la fédération française de Handball, centurio développe un BPJEPS sport/ Esport (Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport).

En septembre, l’agence va lancer une formation « Animateur Esport ». Ce titre de niveau 4, reconnu par l’état, sera ouvert aux personnes dès 16 ans. Cette formation se veut comme le « BAFA de l’animation esportive ».

Avant la pandémie, Centurio organisait une semaine de sensibilisation pour les collégiens, qui prenait la forme de journées d’initiation à l’Esport, dans les départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine.

Et après ?

Pour la suite, Pierre espère consolider ses résultats positifs en 2024, 2025 et pourquoi pas, à plus long terme, développer un modèle d’événement qui pourrait être déployé un peu partout en France.

L’international fait aussi partie de ses objectifs pour Centurio, qui organise d’ailleurs son premier événement en Suisse prochainement.

Un marché à son apogée ?

Si sur certains aspects, cela peut sembler être le cas, sur d’autres il semble qu’on en soit encore loin. Il y a 4 ou 5 ans en arrière, on parlait de la « bulle de l’esport » tant les investissements semblaient excessifs en comparaison de la rentabilité potentielle. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Les tendances continuent plutôt de se développer positivement, avec une augmentation constante du nombre de consommateurs et de pratiquants d’Esport. En France en 2022, ils étaient 11 millions. En 2023, on en compte 12.

Pierre Chatelain, président de Centurio estime que l’Esport est loin d’avoir encore atteint son apogée notamment en raison des lacunes qui existent en matière d’encadrement, d’infrastructures dédiées et de reconnaissance.

Demandez aux parents d’un joueur de foot ou de basket à quel poste son enfant joue, quel est le nom de son coach ou qui sont ses coéquipiers, ils sauront probablement vous répondre. Demandez la même chose concernant les jeux vidéo auxquels leur enfant joue, la réponse se pourrait moins précise. Et c’est parce qu’il existe encore une méconnaissance du domaine qu’une meilleure sensibilisation et éducation du grand public (et notamment des parents), tout comme la mise en place d’infrastructures adéquates semblent nécessaires.

Les collectivités commencent tout juste à prendre ce sujet en main.

L’enjeu semble plus particulièrement important lorsque l’on sait que les joueurs semi professionnels et professionnels ont des CSP plus élevées que les autres catégories de joueurs. L’Esport est une pratique qui demande d’en avoir les moyens : il faut avoir un PC performant et avoir du temps pour s’en servir. La parité homme/femme, atteinte chez les joueurs grand public est très loin de l’être chez les joueurs pro ou semi -professionnels (moins de 5% de femmes) alors même que toutes les compétitions sont mixtes.

Créer des lieux de pratique encadrés, des journées de sensibilisation et partager les bonnes pratiques sont essentiels pour permettre aux familles de créer du lien au travers de l’Esport mais aussi de donner à tous l’opportunité de découvrir cette pratique, quel que soit le milieu duquel on vient.

Les défis juridiques sont également importants dans un milieu qui se développe très vite. Trop vite pour la législation française qui peine pour le moment à suivre le rythme. Grâce à l’association France Esports, des changements dans la réglementation pour encadrer la pratique ont tout de même déjà été mis en place : taux de TVA dédié, visa, contrat de travail, titre professionnel…

Selon Pierre, les réponses à ces problématiques permettront à la pratique de se développer dans le bon sens et de la démocratiser.

Le mot de la fin

« J’espère qu’à la lecture de cet article, la vision de l’Esport aura peut-être évoluée chez certaines personnes. J’espère qu’ils comprendront mieux ce qu’est l’Esport et quel est notre métier quand on est une agence dans ce domaine. Responsable logistique et des achats, directrice artistique, chef de projet… On occupe de vrais métiers. On ne joue pas à la console toute la journée ! »

A noter dans vos agendas :

22-25 mai : Salon Vivatech, Paris
Centurio a été retenue par la région Sud pour participer à l’espace région sur le salon Viva Tech, le plus gros salon européen dédié à la tech et aux innovations.
24 mai : Nuit du sport, La Garde
Lors de la nuit du sport de La Garde, proche de Toulon, Centurio organise le corner Esport de l’événement.
Juin : Version miniature du Esport challenge à la médiathèque de Gardanne
3 challenges sportifs et Esportifs seront proposés lors de cet événement
15-16 juin : Les 24H du Mans
Corner Esport lors de l’événement automobile mondialement reconnu
27-29 septembre : 100% Esport, Marseille
Organisation du plus gros événement Esport de la région Sud, produit dans le cadre de la foire de Marseille