BioIntrant, start-up implantée à Meyreuil, s’appuie sur un savoir en microbiologie agricole engrangé durant plus de 30 années de recherche en laboratoires. Avec ses biofertilisants et son suivi de la fertilité des sols, l’entreprise propose des solutions innovantes pour que l’agriculture participe à la lutte contre le changement climatique.
La recherche au service de l’agriculture
Créée en 2018, BioIntrant s’appuie sur plus de 30 ans d’expertise consacrée aux interactions plante/microbiome/sol. Son objectif : valoriser le savoir acquis dans les conduites agricoles au fil des décennies pour le mettre au service du changement climatique.
BioIntrant propose des solutions en faveur d’une agriculture raisonnée capable de répondre à des épisodes climatiques de plus en plus intenses. Ces solutions représentent des alternatives durables aux produits chimiques agricoles, tels que les engrais et les pesticides tout en contribuant à améliorer le stockage du carbone dans les sols agricoles.
A l’initiative de ce projet, on retrouve huit chercheurs, issus du CNRS et du CEA Cadarache (Saint-Paul-lès-Durance). Parmi eux, on peut citer Renaud Nalin, directeur général, Wafa Achouak, Thierry Heulin, Mohamed Barakat, membres du conseil scientifique, Felix Heulin, Business developer et Nicolas Chabert, doctorant lors de la création de l’entreprise et aujourd’hui directeur R&D.
BioIntrant, 110ème lauréat AMPA
Lauréat du dispositif Aix-Marseille-Provence Amorçage / AMPA (géré par Pays d’Aix Développement) en 2018, BioIntrant a pu accéder rapidement au tissu économique local et, surtout, devenir rapidement indépendant. Ce prêt d’honneur lui a permis de financer en partie l’équipement d’un laboratoire. L’activité de BioIntrant a pu débuter sereinement, avec des bases solides et de manière parfaitement autonome.
En bénéficiant de l’AMPA, BioIntrant a également profité d’une entrée simplifiée au sein du Réseau des Pépinières d’Entreprises Innovantes du Pays d’Aix (géré par Pays d’Aix Développement). Pendant cinq ans, la pépinière de Pertuis a fourni à BioIntrant un hébergement et un accompagnement sur mesure, adaptés aux premières années de vie de l’entreprise.
Puis l’activité décolle, les équipes manquent de place : direction Meyreuil. BioIntrant s’installe dans des locaux permettant de satisfaire ses besoins en matière d’espace. Recherche, innovation, homologation réglementaire, production industrielle et conditionnement : tout est fait sur place. Aujourd’hui BioIntrant compte 6 salariés, produit et vend chaque année des dizaines de tonnes de biofertilisants, destinés à couvrir plus de 50 000 hectares de cultures, en France comme à l’international. Avec un CAPEX réduit, BioIntrant optimise ses processus de production, pour plus de rapidité, de flexibilité et un rendement conséquent.
L’identification des « bonnes » bactéries grâce à une approche innovante
La singularité de Biointrant, c’est son approche écosystémique pour rendre l’agriculture plus résiliente face aux changements climatiques et assurer des rendements aux agriculteurs. L’important, c’est de pouvoir agir sur l’interaction entre la plante, son microbiome rhizosphérique et le sol. Les approches agronomiques classiques combinées avec les outils technologiques les plus modernes permettent d’identifier les communautés microbiennes fonctionnelles des sols et d’avoir un impact sur leur structuration, en identifiant les bactéries clés. Et pour cela, ils vont directement chercher dans leur génome.
Ce procédé a également permis d’identifier des bactéries favorisant la séquestration de carbone, à travers la synthèse de polymères. Une découverte plus qu’intéressante, quand on sait l’important réservoir pour le carbone que peuvent représenter les sols agricoles, un potentiel qui est encore trop peu exploité.
Avec sa technologie Microb.IA, BioIntrant propose un accompagnement pour l’augmentation du rendement des cultures, dans un cadre de revitalisation des sols agricoles.
Grâce à l’homologation européenne obtenue sur l’un de ces produits, RHIZAL, BioIntrant s’adresse aussi au marché européen, particulièrement l’Europe de l’Est et ses grandes surfaces agricoles. Elle est d’ailleurs la première entreprise à bénéficier d’une homologation européenne sur une bactérie.
Photos ©Daniel Kapikian
Entretien avec Nicolas Chabert, directeur R&D et co-fondateur
MD
